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Aotearoa, en route vers les mers du sud
21 janvier 2016

Cap sur...le Cap Vert!


 Voiles en ciseau dans l'alizé, Aotearoa file en douceur, bercé par la houle atlantique.  
19 janvier, nous faisons le tour des bureaux pour effectuer les formalités de départ et vers midi nous larguons les amarres, chaleureusement salués par les pêcheurs. 

FullSizeRenderSortis de la lagune, nous hissons GV et génois et filons bon train au sud ouest. Je prépare les lignes de pêche et nous ne tardons pas à remonter 1 petite bonite d'1kg puis vers 17h, 1 seconde de 4 kg avec un nouvel appât bleu, la plus grosse depuis le départ, que Christian a achevée de 3 coups de makila sur la tête, pauv bête! Elle n'a pas eu de pot de croiser un "Bonnet" dans sa jeune existence!
Sous spi tangonné avant son affalage laborieuxLa nuit le vent forcit un peu et tout voilure dehors nous filons à 8,5, 9 noeuds de moyenne et pointe à 11,8 noeuds, ça "envoie" grave! Il est temps de diminuer la voilure et d'être raisonnable si on veut préserver le bateau et ses précieuses voiles, et accessoirement se reposer sereinement le reste de la nuit. Malgré la réduction, nous avons parcouru 185 miles depuis Dakhla, notre meilleure perf en 24 H. 

Mercredi 21, enfin une journée conforme à ce qui nous attend dans les alizés, un vent arrière de 15 à 20 nds parfaitement maîtrisé par notre régulateur Cap Horn, de la chaleur et une petite douche (avec 1 seul litre d'eau douce par équipier) sur la plate-forme arrière, que du bonheur! Autre bons moments, la dégustation de la bonite préparée crue à la tahitienne, le ti punch du soir et la visite de quelques dauphins! Il semblerait qu'au cours d'1 journée comme ça, le bateau apparaisse comme un RÉVÉLATEUR de bonheur car tout ce qui à terre n'est que corvée, devient plaisir et s'apprécie à sa juste valeur, la VRAIE VIE en somme!
Comme l'a dit un perspicace marin philosophe, il n'y a que 2 sortes d'homme, ceux qui naviguent et les autres, chance que nous avons l'occasion d'apprécier à tout instant. 

 Fort de ce constat, la traversée se poursuit et nous ressentons un sentiment d'harmonie avec les éléments. L'alizé bien établi pour nous pousser, une coque pour nous porter, des voiles pour nous propulser toujours plus vers le sud, la houle pour des surfs plutôt jouissifs, ni bruits ni pollution pour nous couper de notre environnement, nous nous sentons appartenir vraiment à cette nature envoûtante, entre ciel et abysses.

IMG_1751Seul moment pénible, le réveil en pleine nuit pour assurer son quart, vite effacé par le bonheur de se retrouver seul aux commandes du bateau qui suit inexorablement sa route. De temps à autre, le vent forcit un peu, et nous faisons de petits ajustements du régulateur d'allure pour conserver le cap. Ces petites accélérations envoient le bateau au surf pendant de longues secondes, la poupe se soulève, le pont du bateau, incliné vers l'avant, à l'air de s'engager dans un toboggan, puis une fois que l'onde nous a dépassé, c'est au tour de l'étrave de se cabrer en souplesse. Tout cela se reproduit à l'infini avec une régularité de montre Suisse, sans avoir à intervenir, c'est réellement magique! 

Ces longs instants de communion du bateau avec l'océan me laissent tout loisir de lire, de me poster à la proue, de contempler les reflets de la lune sur l'eau et d'observer les étoiles à travers l'arc de cercle parfait dessiné par le génois au dessus de ma tête. Cet arc de cercle me fait penser aux formes des voiles du boutre d'Henry de Monfreid, authentique aventurier, qui a effectué toutes sortes de trafics au large de l'ancienne Abyssinie et dont les passionnants récits m'ont fait passer quelques nuits blanches...
A bonne vitesse Aotearoa file vers l'île de Sal et nous arrivons le 23 janvier juste avant le coucher de soleil à Palmeira.  

 

 

 

 

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Présentation du voilier
La cuisine à bord, facile!
 
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