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Aotearoa, en route vers les mers du sud
25 juillet 2016

Juillet 2016 avec Philippe, le capitaine d'annexe auto-proclamé

pêcheurs Anses dArletLundi matin, après avoir réceptionné mon nouvel équipier Philippe égaré sur la zone technique, nous nous accordons une petite pause puis je me rends dans la boutique USHIP récupérer la batterie électrique de mon annexe mais elle n'est pas encore tout à fait prête puis je nettoie le bateau à fond avant l'arrivée de mon hôte vers 16 h. Après une petite pause, nous partons faire l'avitaillement pour notre croisière de 15 jours. J'ai préféré le faire avec lui car il est particulièrement gourmand. Il est capable d'ingurgiter à peu-près n'importe quoi, de comestible certes et il digère tout, il n'est donc pas difficile à satisfaire mais par contre très regardant sur les desserts. Sa rusticité alimentaire est parfois difficile à "suivre", il a par exemple acheté 4 packs de Karuline, une eau en bouteille "rendue potable par traitement", c'est marqué sur l'étiquette, alors que la Guadeloupe a d'excellentes eaux de sources comme la Capès ou la Matouba. Pour la faire passer on a acheté du sirop, ce qui l'améliore quand même un peu.

le Bourg Anse d Arlet

le crabe de terre

Le 12, après avoir enfin récupéré ma batterie, on file vers Marie Galante et à 17h on est au mouillage de l'Anse Canot en compagnie d'1 seul autre voilier, le pied.

rencontre au Bourg

Le 13, nous filons à terre avec l'annexe et nous partons faire une belle rando de 3 heures qui nous fait vagabonder sur de magnifiques plages, en forêt, dans des champs de canne à sucre et pour terminer dans la mangrove, un bel exemple des différents aspects de cette île que j'apprécie particulièrement. Vers 15 h, nous mettons cap au sud en direction de Grand Bourg, la principale ville de l'île où je n'ai encore jamais été en bateau. Le mouillage est un peu rouleur mais sûr, cette nuit-là.


Le lendemain nous nous dirigeons vers les Saintes et vers midi nous arrivons au mouillage du Pain de Sucre, où des bouées payantes viennent d'être installées. Ce n'est pas une bonne surprise, mais finalement peu de choses comparé à ce que vont nous infliger nos voisins. Un espèce de mobile home flottant est amarré à 50 mètres, une dizaine de "jeunes", des étudiants selon mon fin limier d'équipier, y est en villégiature décontractée et ils vont nous casser les oreilles jusqu'à minuit avec une musique abominable et un niveau sonore digne des boîtes les plus déjantées de la côte d'Azur. Ce soir-là, je me suis senti bien seul car figurez-vous que Philippe a dormi comme un bébé dès qu'il a été en position horizontale vers 21h, mais après avoir siroté 2 ti'punch pour être précis....! Alors que j'ai dû me mettre des boules quiès et prendre un somnifère pour m'endormir laborieusement à la fin du concert.....heureusement que j'avais un bouquin passionnant pour me tenir compagnie," Glacé" de Bernard Minier, un pavé de 800 pages dont l'histoire se passe dans les Pyrénées et que nous avons dévoré en quelques jours Philippe et moi.! Va falloir que je hausse mon niveau si je veux être aussi performant que mon nouvel équipier!les Saintes

Un mouillage est normalement un endroit paisible et il n'est pas admissible d'y subir un tel désagrément, c'est ce que j'ai expliqué le lendemain au préposé à l'encaissement de la taxe en lui signifiant mon refus catégorique de payer.

 

Le 14 au matin nous fuyons ce qui "était" le mouillage le plus idyllique des Saintes ( non sans avoir sonné la corne de brume pour réveiller les fêtards) pour nous installer dans la baie à Terre de Haut, classée parmi les 10 plus belles du monde.

La journée a été marquée par 2 anecdotes assez originales, tout d'abord nous avons trouvé un calamar d'une quinzaine de cm dans le cockpit. Cette découverte nous a bien sûr interpellé mais le fin limier n'a pas vraiment élucidé l'énigme, c'est en remarquant que notre taud de soleil était maculé d'encre noire que j'en ai déduit qu'un oiseau l'avait malencontreusement échappé et qu'après avoir rebondi sur le taud, il a fini dans le cockpit.

Puis après avoir pris notre petit déjeuner, Philippe a entendu un "appel au secours" proféré par une jeune voix féminine. N'écoutant que notre devoir, nous sautâmes dans notre annexe pour délivrer la malheureuse enfermée dans les toilettes du catamaran voisin. Cela n'a pas manqué de nous remémorer l'œuvre cinématographique de Coluche: " les W C étaient fermés de l'intérieur". Elle commençait à étouffer la petite, confinée dans ce petit local surchauffé.

on the way DominiqueUne fois notre B A effectuée, nous mîmes pied à terre dans le superbe village de Terre de Haut et après un petit tour au marché nous prîmes la direction des 2 magnifiques petites baies au nord-est de l'île, les baies de Pompierre et de Marigot. En chemin, comme rien ne nous pressait, nous fîmes une halte gastronomique au restaurant " Douceurs de l'île", que j'avais repéré lors de mon dernier passage et qui a tenu toutes ses promesses, à la grande satisfaction de mon gourmand d'équipier. Si vous avez l'occasion, allez-y, c'est délicieux et très local comme nourriture, les gratins de Christofines sont exceptionnels.

Le 15 au matin, nous retournons à terre faire provision de fruits et légumes au petit marché local en bord de plage puis passons chez la " Doudou" acheter plein de succulents beignets de poissons, accras, boudin créole sans oublier la spécialité de l'île, les "tourments d'amour", succulentes tartelettes à la noix de coco, à l'ananas et au Maracudja, ou fruits de la passion. Philippe en salive d'avance.

De retour à bord, nous préparons Aotearoa et à 9h30 nous filons vers la Dominique. Au bout d'1 heure, nous nous retrouvons dans le canal de la Dominique et nous naviguons au près, allure inconfortable, secoués par la houle et un alizé musclé.

 

à Porthsmouth

A 13h30 nous jetons l'encre devant Portsmouth, dans la baie du Prince Rupert et sommes accueillis comme il se doit par un "boat boy" officiel qui vient nous offrir ses services. Rendez-vous est pris avec Albert pour aller faire la clearance à la douane à 15h puis pour remonter l'Indian River, la plus navigable des 365 rivières de l'île.

Après un lunch vite avalé et une petite et incontournable sieste, nous voici en train de frapper aux portes des appartements privés des douaniers mais il semble qu'ils aient d'autres chats à fouetter un samedi après-midi, on les comprend! L'Indian River est par contre open et nous voici en train de remonter ses méandres aux allures de jungle qui ont servi de cadre aux films " Pirates des Caraïbes" 2, 3 et 4.

Dominique chez Félix

 

Le soir venu, après avoir incité Philippe à faire une petite visite de Portsmouth by night, il avait des idées casanières le bougre, nous nous

soirée chez félix

Dominique Félix bar

nous sommes retrouvés dans le bar, restaurant, salle d'exposition et de concert de Félix, un sacré personnage. Après avoir vécu 20 ans à Paris, l'artiste comme il se définit, est retourné dans son île natale monter son petit business les pieds dans l'eau, un endroit curieux et plein de charme, à son image. Il travaille seul car comme il nous l'a expliqué, on ne peut pas compter sur le "Man" comme il l'appelle. Le "Man", c'est le "Rasta Man", qui vit à l'ombre des arbres au bord de la plage et qui ne va travailler que lorsqu'il en a besoin, pas lorsqu'on l'attend, le "Man" est libre, il a peu de besoins, la bière dans une main ganja dans l'autre, il est cool le Man!

Félix l artisteBref, nous voici donc chez Félix, et surprise, j'y retrouve Julien, un sympathique skipper breton à qui il arrive toujours quelques aventures cocasses. Il a 4 équipiers payants avec lui et 3 jeunes françaises travaillant en Guadeloupe complètent le tableau, ainsi que quelques "Mans" qui vont et viennent, tous plus sympathiques les uns que les autres. L'attentat de Nice venant d'avoir lieu, ils ont tous un petit mot pour manifester leur solidarité.

Nous goûtons le punch de Félix, enfin plusieurs puis il nous prépare à tous une belle petite assiette de poisson grillé avec différents légumes locaux et nous passons une excellente et inattendue soirée en bonne compagnie. La vie sourit vraiment aux audacieux...... à méditer ça!

 

dans le parc Dominique

Le lendemain, nous partons visiter fort Shirley et le Cabrits National Park, une très instructive ballade de 2 heures. Au retour nous passons déguster une Kubuli, la bièrelocale chez Félix et le questionnons sur une rando que nous souhaitons faire dans le parc national de Waitikubuli, il nous regarde avec effarement et avoue ne rien y connaître du tout, ce n'est visiblement pas son truc......

Indian River Dominique (2)Curieux quand même, notre "boat boy" Albert a eu aussi une réaction bizarre, il nous a formellement déconseillé d'y aller seuls sans un guide en nous racontant l'histoire d'un touriste qui a été retrouvé presque mort et quasi déshydraté au bout de 4 jours d'errance dans la forêt.

rando en forêt DomDès le lendemain matin, nous sommes décidés à en découdre avec cette rando et gagnons "Capuchin" distant d'une vingtaine de kms en stop. De là on nous indique le départ de la piste, qui bien qu'accidentée, ne présente pas de difficultés particulières. Philippe, chaussé de ses baskets de marque "sport" à 15€ la paire avale les obstacles avec une facilité déconcertante. Il a toujours un super matos de marque indéfinie mais au top niveau, je ne sais pas où il déniche tout ça, chapeau "Man". A ce rythme, nous plions la rando en 3 h au lieu de 4.Indian River Dominique

Au retour nous tentons à nouveau de faire nos formalités d'entrée, je fournis les passeports et l'acte de francisation du bateau mais la douanière insatiable me réclame la clearance de sortie de Guadeloupe, aie, elle est passée où celle-là? Je bafouille avec aplomb que je l'aie oubliée au bateau, belle réplique, mais elle, intraitable, refuse de nous faire les papiers, me rends nos documents et on file à l'anglaise, des questions plein la tête, enfin dans la mienne surtout.......

Après quelques mn de réflexion il m'apparait avec clarté que j'ai légèrement oublié de la faire la clearance de sortie Aux Saintes, accaparé que j'étais par ma mission de faire profiter mon équipier de tous les superbes endroits que je connaissais, déformation professionnelle probablement, mais des plus honorables s'il en est.... Bref, en 2 mots, nous sommes des clandestins et nous ne pourrions régulariser notre situation qu'en retournant aux Saintes, la galère. On décide de la jouer fin, de se faire discret jusqu'au soir et de filer vraiment à l'anglaise le lendemain, ce qui sera fait dès 5 h du matin, avant le lever du jour. Ouf, 1ére étape bien négociée, espérons qu'on ne sera pas contrôlé en mer car nous devons naviguer dans les eaux territoriales de l'île pendant 5 à 6 h jusqu'à la pointe sud. Bon, c'est bien dommage, on se faisait une joie de visiter Roseau la capitale et de faire des randos dans la vallée de la Désolation et vers les Trafalgar Falls, sur les hauteurs de l'île.

 

Anse Dufour

Après la traversée du canal Dominique-Martinique ou nous avons été secoués et avons loupé de peu une coryphène qui s'est détachée à 2 mètres du bateau, nous voici à St Pierre vers 18h. C'est une ville célèbre car elle a été totalement détruite en 1902 par l'éruption de la montagne pelée qui a fait 29 000 morts, vous avez bien lu, vingt-neuf mille morts! Il y a eu 1 seul survivant, 1 prisonnier qui a survécu à de graves brûlures. Ce n'est pas la lave qui a détruit la ville et anéanti les habitants, mais les "nuits ardentes" qui ont suivi l'éruption.

Dès le bateau mouillé, on met l'annexe à l'eau et Philippe, le capitaine d'annexe auto-proclamé, nous mène habilement à terre pour nous imprégner de l'ambiance locale. Nous nous dégourdissons les jambes en parcourant les principales artères de cette petite bourgade de 7500 habitants et faisons une petite halte au " bar Caraïbes" déguster un ti'punch. On nous sert généreusement une bouteille de rhum pleine, le sucre de canne et le citron, à nous de faire notre préparation comme de vrais Antillais, quelle marque de reconnaissance!

église Anses d Arlet

Grand Anse d Arlet

Le 20 juillet, une forte averse tropicale perturbe un peu notre boulimie de découverte mais nous réussissons quand même à visiter le musée volcanologique.

Vers 13 h, la pluie se calme et nous déjeunons au marché chez Marie Claire où nous nous régalons de plats typiquement antillais dont le "macadam" à base de morue et de pommes de terre , excellent tout ça et le service est à la hauteur, tout de grâce et d'élégance!

 

aux Anses d Arlet

Le lendemain nous quittons st Pierre pour les Anses d'Arlet, où nous mouillerons 2 jours dans la magnifique baie devant le village du Bourg. C'est mon coin préféré de Martinique qui a également beaucoup plu au capitaine d'annexe. L'eau est très claire, on y voit plein de tortues et de poissons multicolores, à tel point que Philippe s'est cru dans l'aquarium de Robert. La plage est agréable et très familiale, un vrai bonheur cet endroit. Le lendemain nous avons fait une rando de 2 heures par le morne Champagne jusqu'à l'anse Dufour où nous sommes baignés et avons déjeuné. Encore un moment agréable dans un cadre vraiment magnifique.

Dernière navigation importante, le 23 juillet, nous mettons le cap au sud est, direction Ste Anne en passant au large du Diamant, ce gros rocher de 175 mètres de haut considéré à l'époque par les anglais comme un navire de guerre. Vers 13h nous mouillons devant st Anne trempés par un grain qui passe vraiment au mauvais moment. Vers 17 h nous parcourons la célèbre plage de cette petite localité, la plus au sud de l'île. Le lendemain nous allons nous balader vers l'anse Caritan puis en fin de journée nous allons mouiller dans la baie du Marin car Philippe prend l'avion demain.

Le 25 nous prenons place au port et la chaleur nous assaille car il y a moins de vent qu'au mouillage. Avec Philippe, nous convenons, que le meilleur ami de l'homme en ces circonstances particulières est ........ le ventilateur, sans contestation aucune! Rangement du bateau, lessive, location d'une voiture, douche nous ont vu bien occupés avant de prendre la route pour l'aéroport à 17 après une ultime petite sieste. Comme le veut la tradition, nous avons bu le dernier ti'punch à la buvette du parking avant que Philippe ne s'envole vers la métropole, à une prochaine fois, mon très cher capitaine d'annexe et ami fidèle!Phil à Porthsmouth

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Commentaires
S
Salut Jakes<br /> <br /> Je n'ai pas de photo en pièce jointe;<br /> <br /> Comment vas tu?<br /> <br /> Tu navigues un peu ou tu restes sur un mouillage.<br /> <br /> Envoies des photos.
S
super recit à quand la suite
C
Profite Yakes ! Je me régale avec tes commentaires et tes belles photos !!! Ca donne envie en tout cas <br /> <br /> Biz de nous 2
Aotearoa, en route vers les mers du sud
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Présentation du voilier
La cuisine à bord, facile!
 
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