El, Hierro, vers l'île du « bout du monde »

Nous larguons les amarres, non sans un petit pincement au cœur, et nous mettons le cap sur «  El Hierro  », l'île la plus isolée et la plus sauvage des Canaries.

Le temps est calme lorsque nous partons mais comme d'habitude, un fort vent de nord-est nous rattrape rapidement et nous sommes obligés de réduire la voilure au plus vite car quelques rafales frisent les 40 nœuds! Ça dépote, et c'est précisément à ce moment que notre 3ème dorade coryphène mord à notre super appât jaune. Quelques minutes de «flottement» ont suivi où chacun s'est affairé au mieux, puis tout est rentré dans l'ordre. Nous avons pris 2 ris et navigué sous G V (grand voile) seule et mis la dorade au frais. Petit soulagement général, la vie du bord a pu reprendre son cours en toute sérénité une fois la voilure ajustée aux éléments, car malgré les creux dans lesquels le bateau est secoué, l'équipage est serein, et ne laisse voir aucun signe de nervosité, il maîtrise!

Notre objectif est devant nous mais quel objectif! La «Punta Orchilla» à l'ouest d'El Hierro, fût considéré pendant des siècles comme la «limite du monde connu» , pas anodin l'endroit! L'île, isolée comme elle est de l'archipel des Canaries, fait toujours un peu «île du bout du monde», avec sa petite capitale «Valverde» perdue à 570 m d'altitude. C'est une petite ville, épargnée par le tourisme dont le plan de ville a très peu changé depuis la visite de Christophe Colomb.

Samedi 21, après avoir avalé les 570 m de dénivelé, nous voici donc aux portes de Valverde vers 11h de matin, heureux de découvrir cette petite cité. Nous croisons des groupes d'enfants déguisés et constatons que c'est jour de fête en ville. Quelle chance pour nous, les rues grouillent d'animation, des enfants jouent des percussions, un groupe de danseurs africains se produit près du marché ainsi qu'un groupe de rastas. Toute la ville est dans les rues et les commerçants font des promos devant leurs boutiques. J'ai du mal à résister au stand d'un magasin d'articles de pêche et aux étals des pâtisseries du marché qui proposent «  bizcochos  » et «  quesadillas  » locaux plus irrésistibles les uns que les autres  ! Vers 14h nous faisons la pause déjeuner dans un excellent restaurant qui nous ravit avec son menu des fêtes à 10 €.

A 17h, nous quittons Valverde et entamons notre descente vers le port de la Estaca, port qui vient d'être inauguré la veille et dont nous sommes probablement les 1ers utilisateurs  , et les seuls occupants encore aujourd'hui  !

Et pour aller plus loin, ce reportage d'arte sur Hierro, la 1ere ile au monde indépendante énergétiqument: