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Aotearoa, en route vers les mers du sud

18 octobre 2015

BIENVENUE SUR LE BLOG D'AOTEAROA

BIENVENUE SUR LE BLOG D'AOTEAROA
Bonjour à tous, Nous avons entrepris le voyage qui devrait nous mener de l'autre côté de l'atlantique début 2016 Vous pouvez suivre et commenter nos aventures sur ce blog: Aotearoa64.canalblog.com Nous continuerons à l'alimenter au fur et à mesure de...
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29 mai 2018

TREK DANS LE MASSIF DE L'ENNEDI AU SAHARA, DU 11 AU 28 JANVIER 2018

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« Lève toi, nous avons l'éternité pour dormir ». Ces mots sont d'Omar Khayyam, l'écrivain et savant Perse du X ème siècle dont je viens de lire « Samarcande ». Ils trouvent un écho en moi, raison pour laquelle j'essaie d'assouvir une soif inextinguible de découverte. 3 semaines après mon retour en France, accompagné de mes amis Robert, Christophe, Philippe et Mérette, nous nous envolons pour N'Djamena au Tchad. Notre objectif est d'effectuer une randonnée chamelière dans le massif de l'Ennedi, un joyau préservé surnommé le « jardin d'Eden du Sahara ».

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Marcher dans le désert, un rêve dont nous sommes privé depuis de nombreuses années ! Nous voici enfin à pied d'oeuvre avec notre équipe de nomades Toubous et de 4 chameaux chargés de porter nos sacs, la nourriture et toute la logistique, car nous vivrons en autonomie durant toute la durée du trek.

Le 1er bivouac est enchanteur avec les flammes du feu de camp qui dansent dans la nuit, les chameaux qui se régalent bruyamment des branches d'acacia, les silhouettes des aiguilles de pierre acérées qui se détachent sur le ciel, les myriades de constellations et les étoiles filantes qui illuminent cette 1ère nuit sans lune. Ces nuits à la belle étoile sont un enchantement. Avec Philippe et Robert, nous retrouvons le parfum d'aventure que nous avons connu en Libye et Christophe et Mérette, qui découvrent le Sahara, sont séduits d'entrée par l'ambiance du bivouac et le site majestueux où nous nous trouvons.

Dès le lendemain, la marche est à la hauteur de nos aspirations. Au fil des jour les paysages se succèdent, infinités de sables, plateaux rocailleux, défilés étroits, petites dunes, larges vallées cernées de hautes falaises découpées, pâturages où chèvres, chameaux et moutons paissent tranquillement à proximité des campements des Goranes, les nomades qui peuplent le massif.P1180113

Tous les jours nous avons la chance de trouver sur notre route de magnifiques gueltas, points d'eau permanents nichées au creux des rochers, où les troupeaux viennent s'abreuver et où nous pouvons nous approvisionner en eau, que la prudence la plus élémentaire nous incite à traiter pour éviter tout désagrément gastrique.

Les heures de marche s'accumulent, les jours passent et mis à part le cram-cram, petite plante urticante qui s'accroche aux chevilles, l'enchantement ne faiblit pas et tout le monde est en grande forme. Le moral est comme la météo, au beau fixe en permanence, car le programme des derniers jours est exceptionnel avec l'arche d'Aloba et les gueltas de Bachikélé et d'Archeï , cette dernière étant le refuge des derniers crocodiles du Sahara, véritables fossiles vivants en voie de disparition dont nous aurons la chance d'apercevoir brièvement 2 individus. 

Mais c'est le spectacle des dizaines de chameaux se désaltérant paisiblement dans la guelta au pied des hautes falaises éclairée par le soleil qui nous procure le plus d'émerveillement, quel privilège de se délecter de cette vision ! Cela fait plus de 20 ans que je fantasmais sur ces 3 sites extraordinaires, magiques et ce moment restera à jamais inoubliable car j'ai la chance de le partager avec mes amis et j'y ai fêté mon anniversaire, sobrement arrosé d'1 ti'punch Guadeloupéen....

 

A vous d'apprécier les paysages que nous avons traversés, peut être contribueront ils à faire germer en vous la petite graine qui vous mènera un jour dans le Sahara si mystérieux et si surprenant.

 

12 avril 2018

Traversée de Colombie en Guadeloupe contre vents et courants

 

Après 1 rapide aller-retour en métropole, me voici de retour en Colombie le 14 novembre.
De suite, je me consacre à la préparation du bateau pour affronter la navigation de 900 milles qui nous attend, avec Alain, mon nouvel équipier qui arrive le 18 novembre. Je précise que 900 milles est la distance GPS, donc à vol d'oiseau, nous en parcourons beaucoup plus, de l'ordre de 1600 !
La fenêtre météo est bonne car la saison cyclonique vient de se terminer et l'alizé ne devrait pas
être encore trop établi pour contrarier notre progression, du moins l'espérons nous ! Car il souffle
d'est en ouest et notre cap est plein est.

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Le moral est bon, le bateau est prêt et une fois les formalités accomplies, le 20 novembre à 18h40 nous quittons la marina de Cartagena contrairement à nos voisins qui attendent sagement le lendemain matin pour mettre les cap sur les A B C ( Aruba, Bonaire, Curaçao ). Il nous faudra attendre 21H pour hisser les voiles et notre cap oscille entre le 300 et le 330. Vers 5h30, nous virons de bord et pouvons prendre un cap direct sur Pointe à Pitre, au 76, que nous garderons jusqu'à 13h30, ce qui est assez inespéré. Mais « ça ne va pas durer », comme le disait Jean Pierre Démoral,
le grand savant français inventeur de la démoralisation, maître spirituel de Pierre Desproges ! Suivent des alternances de périodes avec ou sans vent et un cap qui varie du plein est au plein nord. On tire donc de nombreux bords et on est pas mal secoués. Aotearoa subit les vagues et s'écrase dans les creux avec des chocs assourdissants, ce que je ressens péniblement au plus profond de moi. On ajuste alors le cap de quelques degrés pour essayer de ménager le bateau mais c'est plus psychologique qu'efficace !
Peu de bateaux se lancent dans ce trajet car il fait souffrir les bateaux et les hommes, le près étant l'allure la plus ingrate et on est contraint de tirer ce qu'on appelle des « bords carrés », qui sont souvent à 90° de notre objectif ; on fait donc beaucoup plus de route et cela nécessite beaucoup plus de temps. Mais on s'y attendait, alors on fait le dos rond, ce qui ne nous empêche pas de râler un peu de temps en temps.....

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Initialement, nous espérions pouvoir tenir un cap nord-est sur Puerto Rico, mais plus on progresse, plus notre cap est nord, et les vents et courants nous font dériver vers Haïti, le moral en prend un petit coup, mais on ne lâchera rien et on y arrivera ! Le 23 novembre à 5h du matin, nous n'en sommes plus qu à 214 milles.
Le 24 novembre à 14h, nous avons la chance d'avoir la visite d'un grand groupe de dauphins et je mets ma « Go Pro » à l'eau pour immortaliser cette belle rencontre.

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Il nous faudra attendre le 25 vers 15h pour arriver enfin au large d'Haïti et profiter de son abri relatif pour mettre le cap plein est au moteur, cela va s'en dire. Nous avons un fort courant dans le nez et nous avançons péniblement à 2,6 nœuds. Il nous faudra patienter jusqu'au lendemain matin 9 h pour enfin passer le cap Beata et nous permettre de nous dégager de ces pénibles conditions en prenant un peu de nord. Le 27 à 15h, nous passons au large de Santo Domingo, la capitale, au moteur, et le 28 à 15h, nous jetons l'ancre devant Bayahibe où nous avons décidé de faire une petite halte clandestine pour nous reposer et mettre un peu d'ordre dans le bateau.
Le mouillage est calme et j'aime bien ce modeste village ou il existe encore une vie locale, en dépit du développement touristique. Nous mettons donc pied à terre pour refaire le plein de fruits et légumes, nous en profitons pour nous dégourdir les jambes et déguster un excellent poissons grillé

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dans un petit resto fréquenté par les gens du crû . Nous apprécions pleinement ce bon moment après 8 jours d'une navigation assez inconfortable.
Le lendemain matin, après une bonne et longue nuit de sommeil récupérateur, on nettoie le bateau, on remet de l'ordre et on s'apprête à se prendre une douche et à quitter les lieux sans tarder quand Alain aperçoit 2 militaires approcher sur une barque réquisitionnée à un pêcheur, la grosse tuile, ils nous ont repéré et on va passer un mauvais moment ! Evidemment ils nous demandent la clearance d'entrée dans le pays et comme nous ne l'avons pas faite, on leur explique que nous nous sommes arrêtés pour nous reposer après 8 jours de navigation pénible, que nous ne sommes pas descendus à terre et que nous sommes sur le point de partir, donc que nous n'avons pas à faire les formalités d'entrée. Leur point de vue est diamétralement opposé au nôtre et ils nous accusent d'être dans l'illégalité, nous menacent d'une forte amende et nous intiment l'ordre de nous rendre dans une marina pour satisfaire aux formalités légales . Nous campons sur nos positions car nous n'avons pas l'intention de payer 200 dollars pour un si bref séjour. Pour nous impressionner ils téléphonent à leur supérieur mais nous restons fermes. Devant notre attitude , ils finissent par changer de ton, nous demandent 3 bières et un petit billet..... Ca commence à s'éclaircir pour nous, Alain trouve un billet de 10 $ et ils repartent penauds avec leur maigre trophée. Ouf, on l'a échappé belle et dès qu'ils ont quitté le bord, on lève l'ancre et on file sans demander notre reste, car il est des histoires
de ce type qui se sont beaucoup plus mal terminées en Rep Dom.
Nous prenons la direction de la superbe île de Saona aux mouillages paradisiaques mais la marina de guera ayant un navire dans les parages, on va se contenter de les admirer de loin....

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Notre attention se porte maintenant sur le canal de la Mona à la triste réputation. En effet, sa très grande profondeur (plus de 7000 mètres), engendre des vagues qui déferlent avec force lorsque les fonds remontent brutalement à la pointe est de la République Dominicaine. Heureusement la mer est assez calme et nous ne serons pas trop secoués par les éléments.
Par contre, en pleine nuit, alors que je suis de quart, je vois un bateau face à nous qui nous arrive droit dessus et ne modifie pas sa trajectoire d'un iota. On est en route de collision mais cela ne semble pas les perturber le moins du monde, pourtant notre AIS est en émission et ils nous ont forcément repéré.Il se rapproche inexorablement à 13 nœuds de vitesse et ne sachant trop que faire, lorsqu'il n'est plus qu'à 2 milles, je le contacte à la VHF. On me répond de suite de façon laconique « green to green » et je mets un moment à comprendre qu'ils m'ont repéré, qu'ils changent imperceptiblement de cap et qu'ils alignent leur feu vert sur le mien, signe qu'ils vont me passer légèrement sur tribord, mais à moins de 200 mètres. Il s'agit d'un bateau de croisière, le MSC Fantasia qui ne mesure pas moins de 333 mètres de long, mais qui ne s'est pas montré très fairplay, c'est le moins qu'on puisse dire et c'est très impressionnant de voir passer un tel monstre si près de nous en pleine nuit ! D'autres bateaux croisés modifient leur cap beaucoup plus tôt et nous évitent ces moments d'angoisse interminables.
Petit à petit, la Guadeloupe se rapproche et à 4 h, elle n'est plus qu'à 399 milles.

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A 22h, nous arrivons en vue de Puerto Rico qui n'est plus distant que de 20 milles.
Vendredi 1er décembre, on longe la côte sud de cette belle île américaine, souvent au moteur car le vent est tombé.
Le 2, le vent s'établit à nouveau, nous hissons les voiles et mettons le cap sur la Guadeloupe, ce n'est pas trop tôt ! A 1 h du matin, il nous reste 230 milles, ça commence à sentir l'écurie !
Nous passons successivement au large des îles de Saint Croix puis Saint Kitts et Nevis.
Le vent se maintient jusqu'au 4 puis faiblit et n'arrête pas de tourner. A 13h30, il ne nous reste plus que 29 NM à parcourir, au moteur, et nous apercevons pour la 1ère fois « Gwada ».
Le 4 décembre, à 21 heures, nous arrivons dans la baie de Malendure. Nous comptions sur la luminosité de la lune mais elle est cachée par un énorme nuage et nous parvenons quand même à jeter l'ancre à distance des bateaux qui occupent la baie. Notre longue navigation est terminée et nous sommes soulagés et satisfaits car nous n'avons eu aucun souci à déplorer. Par contre le comité d'accueil est un peu musclé et Aotearoa est secoué par des rafales à 30 nœuds, décidément ce mouillage est souvent inconfortable, mais ça ne nous perturbe pas, on a fait le job et cela ne empêche pas de dormir !
Petit bilan chiffré, nous avons parcouru 1589 milles en 14 jours et 2 heures, escale comprise. Ce qui représente une moyenne de 5 nœuds de moyenne, pas mal compte tenu des conditions.
Dès le lendemain, nous mettons le cap sur la marina Rivière Sens pour retrouver mes amis Stéphane et Amélie que je n'ai pas revus depuis le mois de mars dernier.

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Les retrouvailles sont bien chaleureuses et nous avons plein d'aventures à nous raconter. Nous passons 2 jours en leur compagnie et nous partons du 8 au 11 faire un petit tour aux Saintes et à Marie Galante. Nous revenons le 11 à marina Sens avec un petit thon de 3,5 kg pêché sur le banc de Colombie et que nous partagerons avec nos amis.

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Le 13, nous partons faire une petite ballade en forêt avec Steph, Amélie et les enfants et nous nous baignons dans les eaux fraîches d'un torrent.

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Le reste du temps en consacré à préparer le bateau qui va rester 3 mois seul à la marina sous la surveillance de Stéphane.
Après une dernière soirée avec nos amis, Stéphane nous amène à l'aéroport le jeudi 14 décembre pour une traversée express de l'Atlantique.

 

 

6 mars 2018

CARTAGENA Y COLOMBIA

                                                                          La Colombie 

18 septembre 2017, après une bonne nuit de sommeil, nous partons d'un pas décidé visiter Cartagena avec Florian et son pote Philippe. Le quartier historique est magnifique avec ses maisons, colorées, ses ruelles, ses monuments de l'époque coloniale et ses hôtels construits autours de patios fleuris, il s'agit de la plus belle ville coloniale d Amérique latine paraît-il, un régal.

J'y retourne seul le lendemain et fait la connaissance de 2 jeunes français qui sont enchantés de leur voyage et de l'accueil qu'ils ont connu dans ce pays fabuleux, c'est de bonne augure pour moi !

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Nous en profitons pour refaire le plein de produits frais car le 20 nous accompagnons nos amis qui vont se mettre au vert à la Cienaga de Cholon.

Le bateau nettoyé et rangé comme il se doit, le 20 nous nous mettons en route, cap au sud ouest pour effectuer les 20 miles qui nous séparent de cette petite lagune tranquille. Nous y passerons 3 jours et nous reprenons la petite routine de la vie au mouillage faite de repos, baignades, lectures,

entretien du bateau, car quoi qu on pense, il y a toujours à faire sur un bateau qui navigue, ainsi que ski nautique avec l annexe du cata de Philippe, apéros et repas en commun sur Ecclectic, le cata de notre flottille. Chacun prépare le repas à tour de rôle et on passe d'excellentes soirées agrémentées de quelques chansons du répertoire de Marie, notre hôtesse, accompagnée par Philippe à la guitare.

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Du 23 au 26 nous passons quelques jours à Cartagena où nous faisons la connaissance d'autres navigateurs, visitons à nouveau la vieille ville et préparons un nouveau départ pour Isla Grande le 27. Le mouillage est très agréable et nous y passons 3 journées au calme. Nous quittons le mouillage le 1er octobre au matin avec Hervé car il prend l avion le soir même pour la France. Sur le trajet retour nous pêchons un beau petit thon de 4 kg.

Hervé parti, je me plonge dans les cartes et guides de la Colombie pour faire une escapade terrestre à l intérieur du pays. Je sollicite une place au port pour laisser Aotearoa en sécurité et le 9 je m' envole pour Medellin. la ville qui vécut longtemps sous le régime de la peur imposée par Pablo Escobar, le richissime et puissant narcotrafiquant. Les temps ont bien changé et on ne ressent aucune insécurité dans cette grande ville lovée au fond d une large vallée entourée de montagnes.

Je n'y ferai qu'un bref passage ponctué par la visite du parc où sont exposées les sculptures géantes de la gloire locale, j'ai nommé Botero.

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Le 11, je prends un bus pour la jolie petite ville coloniale de Jardin et je tombe sous le charme de ses jolies maisons et du cadre verdoyant qui l'entoure. Je déniche un petit hôtel colonial donnant sur la place du village où la décoration colorée fait penser à une maison de poupée, splendide. Le lendemain je fais une magnifique ballade

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à cheval sur des pistes qui dominent la ville en compagnie de 2 jeunes français résidents en Guadeloupe et 2 charmantes « routardes ». Notre guide, voyant que tout le monde tient bien en selle, laisse notre fougue s'exprimer et nous poussons souvent nos chevaux au galop, c'est vraiment super!

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Le 13, je me mets en route pour Manizales et dès mon arrivée, je cherche une agence de voyage pour me réserver un trek dans le parc National de los Nevados. Chance, je me rends à l'agence Ecosistemas dont le directeur, Javier Echavarria, au nom bien de chez nous, se plie en 4 pour me faire partir avec 2 couples de Colombiens désireux de faire l'ascension du Nevado Santa Isabel à 4700 mètres. Le 21, le 4x4 de l'agence vient me chercher à 5 h du matin à l'hôtel et je suis accueilli par le tube « voyage voyage » qui me met de bonne humeur malgré l'horaire matinal. Après 3 heures de piste accidentée, nous entamons la marche à l'altitude de 4100 m environ. Mes compagnons de circonstances étant peu entraînés, l'ascension s effectue à un rythme assez lent

entrecoupé de pauses « respiratoires », et contrairement à mes pronostics initiaux, tout le monde arrive à la côte 4700, c'est à dire à la limite du glacier. A cette altitude tout à fait respectable (presque le sommet du Mont Blanc) il est surprenant voire détonnant de trouver de jolies randonneuses en tenue de ville poser avec le sourire comme le prouve cette photo. Les Colombiens sont « locos » me dit ma guide, faut admetttre que c'est un peu vrai !

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Le sommet, 200 mètres au dessus n'est pas au programme. Le glacier qui le recouvre est tout noir, la visibilité nulle et il fait froid, le sommet ne m'appelle pas tant que ça finalement ! Le soir, je dors dans un genre de grand refuge à 3900 mètres d'altitude et le lendemain nous nous mettons en route avec Angelis ma guide « privée » pour les 2 jours de trek

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supplémentaires qui nous mènent au cœur des Andes jusqu'à Salento par la laguna de Otun et la « vallée de Cocora ». Le rythme est plus élevé et les étapes plus dures. Le 2ème jour, après 7h30 de marche autour de 4000 m d'altitude, nous arrivons à la finca « Berlin » habitée par une famille qui

vit isolée à 3800 m en quasi autonomie. Ils ont des bêtes et font du fromage frais dont ils tirent quelques revenus. Leur fils Juan Diego a 2 heures de cheval pour se rendre à l'école. La vie y est

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dure mais ils l'ont choisie et ne voudraient la changer pour rien au monde. Maria, la maman, ne descend en ville que 4 fois par an, la route est longue, 6 h de cheval puis 2 h de bus.

Le 3ème jour nous repartons de bon matin. Heureusement qu'Angelis, ma guide, connaît bien le secteur car il n'y a pas de chemins et bien sûr aucune signalisation. Un guide s'est égaré l'an dernier et a été retrouvé mort. Le puma est le seigneur de ses hauteurs mais il n'est pas impliqué dans ce drame.

Nous ne l'apercevrons pas, de même que le célèbre condor. Par contre nous traversons le fameux « paramo », écosystème d'altitude propre à quelques régions andines (et à certaines zones comprises entre 3000 et 4500 m sur le continent africain) ou poussent des espèces endémiques dont notamment les frailejones, des plantes

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hautes de 3 mètres environ, pouvant atteindre 300 ans qui ont la caractéristique de piéger l'humidité contenue dans l'air pour survivre, un joyau unique qui donne un aspect fantasmagorique au paysage souvent brumeux.

Le réchauffement climatique fait remonter leur biotope toujours plus haut, vers 4300 ou 4500 m et les glaciers sont en train de disparaître. Il n'en reste plus que 5 en Colombie et d'ici 15 ans, ils auront tous disparu....

Notre périple s'achève par un bon repas dans la vallée de Cocora, puis nous gagnons Salento en jeep Willis, le moyen de transport traditionnel, héritage de la présence américaine.

Salento est un charmant village, assez touristique ou l'on trouve un très bel artisanat; il est situé à l'entrée de la vallée de Cocora, célèbre pour ses magnifiques paysages et ses fameux palmiers de cire qui peuvent atteindre 80 mètres de hauteur, les plus grands du monde ! Nous sommes au cœur de la « zona cafetiera » et il est possible de visiter des fincas à l'occasion d'une ballade à cheval.

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Un endroit à ne pas manquer lors d'une découverte de la colombie!

Le 18 octobre au matin je prends un bus pour Bogota, la 3 ème capitale la plus haute d'Amérique latine avec ses 2640 m, pas mal pour une ville de 8 millions d'habitants ; alors que chez nous on ne trouve même plus de marmottes, ni d'isards, ni 1 seul arbre..... un autre monde !

Je ne m'y attarde guère mais apprécie quand même une petite visite de la vieille ville avec ses petites ruelles pavées et ses maisons colorées.

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Dès le lendemain je prends à nouveau la direction des montagnes et fait une halte à Villa de Leyva, magnifique petite ville coloniale que j'arpente en tous sens et où je vais rendre visite aux dinosaures

dont 1 fossile de plésiosaure long de 8 mètres environ et âgé de 127 millions d'années, un spécimen unique au monde ! Incroyable de penser qu'à cette époque une mer recouvrait une bonne partie de la Colombie actuelle.

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Le 20 je me mets en route pour Mongui, ( sur les conseils de mes amis Florian et Elo) un petit village colonial de montagne qui me permet de faire 1 dernière et superbe rando à 4000 m d'altitude dans le Paramo de Oceta, où se trouve une des plus importante concentration de Frailejones de Colombie. Ces biotopes endémiques sont vraiment extraordinaires et d'une richesse florale exceptionnelle.

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A mon retour je fais un petit tour dans le village, un des plus authentique et ancien du pays (crée en 1601), qui possède une spécialité originale, en plus de l'artisanat indien traditionnel, la fabrication de ballons de football, toutes les boutiques en sont joliment décorées.

Lors de la rando, mon guide m'a abondamment parlé de la mise en esclavage des indiens Muiscas par les espagnols et 2 anecdotes me semblent intéressantes. A la sortie du village se trouve un pont

dont les pierres auraient été scellées avec le sang des Muiscas enrôlés pour sa construction. Ensuite, lors de la descente de notre rando, il me fit passer par un petit canyon secret où les Muiscas « enterraient » leurs chefs dans des tombes en forme d'utérus creusées dans la roche. Les corps étaient placés en position fœtale et entourés de leurs parures en or. Les conquistadors ont pillé les réserves d'or des muiscas et une visite au musée de l'or de Bogota s'impose pour voir les merveilles

que ces derniers ont crées à l'époque précolombienne, comme ce magnifique radeau fabriqué vers l'an 1200.

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le 22 marque la fin de ce magnifique périple avec mon retour sur Bogota en bus suivi d'1 un vol pour Cartagena. La Colombie, particulièrement l'intérieur du pays et la zone andine centrale est vraiment un pays fabuleux que je conseille sans restriction. Les paysages sont magnifiques et la population est extrêmement agréable et ouverte, un vrai bonheur et un étonnement perpétuel d'être confronté à tant de gentillesse. Je n'ai remarqué aucun problème de sécurité, seules certaines zones dans la région amazonienne craignent un peu à cause des cultures de la coca, mais il est facile de les éviter.

Je me suis promis d'y revenir et de visiter les régions que je n'ai pas eu le temps de voir.

Ce séjour en altitude m'a permis de bien m'oxygéner, de me remettre en forme et d'échapper à la chaleur moite de Cartagena. Je suis donc prêt à accueillir mon amie Josiane et sa copine Murielle

qui vont séjourner 3 jours à bord d'Aotearoa avant de poursuivre leur exploration de ce beau pays.

Visite culturelle de la ville, plage et soirée un peu arrosée dans la vieille ville avec Florian et ses amis seront au programme de leur court séjour sur la côte Caraïbe.

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Peu après leur départ pour Santa Marta, je m'esquive également, direction le pays basque puis

Essaouira pour assister au mariage d'Alice, la grande sœur de Paul et Tom qui a trouvé en Brahim, un jeune Berbère, l'élu de son cœur.

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Le mariage a lieu à Sidi Kaouki, petit village connu pour son spot de surf 20 km au sud d'Essaouira.

A bientôt pour la dernière grande navigation de l'année entre Cartagena et la Guadeloupe.

 

 

9 novembre 2017

Au large du Honduras et descente vers Cartagena

Nous ne tardons pas à passer au large de Roatan et des 2 autres petites îles du Honduras qui nous permettent de recevoir et envoyer nos derniers sms. Dorénavant, seul le téléphone satellite nous reliera à la terre.

De jolis petits oiseaux viennent se reposer à bord à plusieurs reprises et ils jouent les vedettes, peu effarouchés par nos appareils photos. 

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Nous avons la chance de pêcher une belle dorade coryphène dont nous nous régalerons pendant 3 jours, c'est la fête à bord! 

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La navigation se poursuit dans une certaine euphorie car le vent et la mer nous sont favorables. La nuit nous naviguons le plus furtivement possible sans signaler notre présence et cela s'avérera judicieux car le 9 septembre vers 22h, alors que je suis de quart, je discerne nettement le bruit d'un moteur sans apercevoir la moindre lumière, il semble que nous ne soyons pas seuls et que les occupants du bateau en question cherchent à passer inaperçus. Evidement, je pense aux pirates et l'adrénaline afflue, mais l'obscurité nous enveloppe et étant sous voile, nous n'émettons pas le moindre bruit, rien ne trahit notre présence. Au bout de quelques minutes qui me semblent bien longues, le bruit diminue et j'en suis extrêmement soulagé. 

Dès notre arrivée à Cartagena, mon copain Florian nous fera part d'une attaque contre un bateau français dans cette zone. 3 lanchas ( bateaux à moteur) ont abordé de nuit ce voilier, 11 hommes sont montés à bord, ont pillé le bateau en bousculant la femme du capitaine ( sans pour autant l'agresser) et sont repartis à l'arrivée d'un cargo alerté par le capitaine, venu leur prêter assistance. Ce genre d'expérience doit être assez traumatisant et cela finit parfois de façon tragique. 

Notre navigation se poursuit et nous nous éloignons jusqu'à 80 milles des côtes ( environ 150 km) mais nous n'aurons pas d'autres incidents à déplorer. 

Le 12 septembre, nous laissons derrière nous la pointe nord est du Honduras et 100 milles plus loin, nous mettons le cap au 151°, donc sud est, pour faire route directe sur Cartagena. Il nous faut cependant slalomer entre des hauts fonds assez scabreux par mauvais temps et c'est à ce moment que notre logiciel de navigation, qui donnait déjà des signes de fatigue, commence à faire véritablement des siennes. Il se coupe régulièrement, refuse de nous donner la position, le cap, la souris devient inopérante, bref, c'est la tuile. Heureusement, nous disposons d'une carte papier de la zone et d'un GPS qui nous permettent de nous positionner sur la carte et de tracer notre route. 

La chance continue de nous accompagner car les vents nous permettent de faire quasiment route directe sur notre port d'arrivée. 

Le 15, une nouvelle coryphène s'accroche à notre ligne, c'est une battante, elle remonte à hauteur du bateau sur tribord puis sur bâbord et il me faut batailler un moment avant de l'amener à l'arrière et de la faire monter à bord. Mais elle n'abdique pas, j'essaie de l'immobiliser en vain avec mes mains à 2 reprises mais elle se débat tellement qu'elle finit par m'échapper et par retourner à l'eau. Pas grave me dis je, elle est ferrée, mis elle tire si fort qu'elle casse la ligne et s'échappe avec l'hameçon en guise de piercing, la guigne, mais elle a bien mérité de retrouver la liberté. 

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Notre descente se poursuit dans le golfe du Nicaragua, les milles défilent et nous sentons la terre se rapprocher. Depuis le départ, nous avons été épargnés par les orages, mais toutes les nuits, les éclairs illuminent le ciel et les masses impressionnantes des nuages, heureusement à distance respectacle d'Aotearoa, jusqu'à la dernière nuit en vue de Cartagena. 

Le 17 septembre, pendant le quart d'Hervé, un énorme coup de tonnerre retentit et me fait sursauter pendant mon sommeil. 

Hervé lui aussi est surpris et voit avec effroi un éclair taper la surface de l'eau à quelques dizaines de mètres du bateau. Il m'avouera avoir eu vraiment peur, je le crois volontiers car j'ai vécu la même angoisse entre Cuba et le Guatemala. Heureusement, aucun autre éclair ne viendra flirter avec Ao et quelques heures plus tard nous assistons à un superbe lever de soleil sur Cartagena. 

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Vers 8 heures nous entrons dans la baie et à 10 H nous mouillons devant le club nautico. Je contacte mes amis Florian et Hélo qui sont là depuis le mois de juin car je ne vois pas leur bateau, Esperanza. Ils sont à une vingtaine de mille, dans la Cienaga de Cholon et arriveront en fin de journée. Le soir, nous les invitons à bord pour de chaleureuses retrouvailles et partager nos expériences respectives depuis notre séparation en Guadeloupe fin mars. 

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Ils nous informent que Maria, le 2 ème méga cyclone de l'été, menace lui aussi le nord des Antilles et qu'ils sont sans nouvelles de leurs amis Louis et Grazziela qui ont fui précipitamment les Saintes et pris la mer pour se mettre à l'abri. Ils ne se manifesteront que 2 jours plus tard et avoueront s'être fait très peur dans une mer démontée avec des creux de 6 mètres. 

Quant à nous, nous sommes maintenant en sécurité et allons profiter de la présence de nos amis pour découvrir avec eux les mouillages sympas de ce beau pays qu'est la Colombie. A très vite pour la suite des aventures d'Aotearoa. 

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9 novembre 2017

Le Rio Dulce au Guatemala en photos

carte de notre navigation de 1200 milles entre Puerto Barrios et Cartagena et trajectoire du cyclone Irma            

Puis pirogue d'indiens au Golfete

Sortie du Rio Dulce tracté par la lancha de Victor

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9 novembre 2017

Navigation du Rio Dulce (Guatemala) à Cartagena de Indias ( Colombie)

Hervé et moi arrivons à la marina Tortugal, au Rio Dulce le 1 er septembre. Le cadre est très agréable mais nous ne sommes pas en vacances, il faut remettre Aotearoa en configuration grande croisière après 2 mois 1/2 d'immobilisation dans cette jolie et très accueillante marina. Tout y est parfait et le bateau a bénéficié de soins attentifs en mon absence, aération, nettoyage, démarrage du moteur, climatisation, un service inédit et exceptionnel. 

Après avoir installé toutes les voiles, fait l'avitaillement, les pleins d'eau et de gasoil, le 5 septembre à midi nous entamons notre descente du Rio Dulce et nous arrivons à Livingston le lendemain vers 15 H après un agréable mouillage près d'un village indien dans le Golfete. Dès notre arrivée, nous nous occupons de nos formalités de sortie du Guatemala auprès de Raul et réservons les services de Victor pour le lendemain 8 H afin qu'il nous aide à franchir la barre de 1,80 M à marée haute. 

Nous en profitons aussi pour nous renseigner sur l'itinéraire probable suivi par le cyclone Maria car nous ne tenons pas à croiser sa route. Il semble que la voie soit libre pour nous. 

Le lendemain, Victor nous tracte et la barre tant redoutée est franchie sans que les quilles ne touchent le fond et j'en suis très heureux et soulagé car en rentrant, debut juin, elles avaient" labouré" la vase, ainsi que le safran, ce qui est toujours un peu difficile à vivre, on souffre pour son bateau en pareil cas. 

2 heures plus tard, nous hissons les voiles en direction de l'est car nous devons longer la côte nord du Honduras et cette longue navigation n'est pas sans risques. Des pirates y abordent parfois des bateaux de plaisance et il faudra naviguer très loin des côtes, et la nuit, évoluer sans aucune lumière pour minimiser les risques d'être repéré. 

La 1 ère journée, le vent est de face, nous tirons donc quelques bords vers le nord, ce qui nous permet de prendre un peu de distance avec le rivage. Puis le vent tourne et nous devient plus favorable. Nous progressons sous voile cap à l'est, ce qui est assez inespéré car habituellement, le vent souffle de l'est. C'est certainement la présence de Maria au nord des Antilles qui génère ces vents inhabituels. 

3 octobre 2017

Entre le Guatemala et la Colombie, retour estival au pays basque

Cette année la coupure estivale aura duré 10 semaines, du 21 juin au 31 août.
Aotearoa est en sécurité au Rio Dulce et à l'abri des cyclones, et je peux donc apprécier mon séjour l'esprit tranquille.
J'ai avant tout profité des enfants et des amis et succombé à l'appel de la montagne car j'avais un besoin de goûter à la fraîcheur des sommets ainsi qu'un besoin de me dépenser physiquement.
Voici quelques photos représentatives des moments forts de ce séjour.

les photos, dans l'ordre:

 Avec Tom et les pottoks, sur les pentes de la Rhune

Sur les crêtes du  Néouvielle saupoudré de neige, avec Francis et Sébastien 

Avec Robert et Francis, nous avons gravi le Soulor, L'Aubisque, Luz Ardiden, le col de Roncevaux et les hauteurs des Aldudes

Avec Jean Claude, ascension au lac de Bastampes et son joli petit îlot

Une ballade à cheval sur le chemin Henri lV avec Philippe et Christelle et photo souvenir avec Serge après le col d'Otxondo.

Et les incontournables fêtes de Bayonne avec Audrey, Stéphane et toute la bande

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14 juillet 2017

La carte des Caraïbes

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Voici la carte représentant le parcours de 650 miles, soit 1000 km, entre Cienfuegos (Cuba) et le Guatemala, qui ne possède 

qu'une très petite façade maritime, entre le Bélize et le Honduras. 

Livingston et le Rio Dulce, se trouvent tout près de Puerto Barrios.

14 juillet 2017

Traversée de Cuba au Guatemala, 5 jours et 5 nuits seul dans la mer des Caraïbes

J'ai quitté la marina de Cienfuegos le lundi 5 juin après que Jean Claude eut défait les amarres d'Aotearoa.

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En passant devant le village des pêcheurs, j'ai eu la surprise d'apercevoir mes amis qui me font des signes amicaux en guise d'adieu.

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1/2 heure plus tard, je suis en mer, je hisse les voiles et me prépare à passer ma 1ère nuit en mer.
Il y a des vagues et du vent, de près malheureusement, c'est donc assez inconfortable mais faut faire avec. A la nuit tombée, je réduis les voiles afin de pouvoir me reposer un peu. Une fois la surface des voiles adaptées au temps, cela rassure et le bateau suit sa route sans problèmes généralement, c'est bon pour le moral...

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Ce 1 er jour, je prends mes repères. Après 1 nuit assez calme, la seconde journée me permettra
de m'amariner et gagner en confiance. En fait je n'ai pas peur, j'aurai juste apprécié avoir 1 équipier car je ne me sens pas l'âme d'un solitaire.

Le 3ème jour le vent tombe dès le matin et je commence à m'inquiéter un peu çar je n'ai pas le plein complet du réservoir et il me reste encore 3 jours de navigation. Cela va me prendre un peu la tête jusqu'au lendemain ou j'aurai la certitude de ne pas manquer de gasoil jusqu'à l'arrivée.
Les conditions alternent entre vent faible, et pétole et je manœuvre beaucoup pour profiter du moindre souffle d'air, pour économiser au maximum le carburant.

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Le jeudi 8 juin est une journée de rêve où je commence vraiment à apprécier ma condition de navigateur solitaire. Je suis bien reposé et j'en profite pour lire à satiété.
A 15 h, je sors le geenaker et le rentre vers 18h, puis je remets le génois et la grand voile haute que j'affale à 22h çar le vent tombe à nouveau jusqu'à 0h30. En gros, ça change toutes les 3 heures et je manœuvre souvent mais vers 3 heures les choses se gâtent sérieusement. Après un petit somme, je réalise que je suis au cœur d'un gigantesque orage, les éclairs zèbrent le ciel tout autour du bateau et j'ai vraiment peur de prendre la foudre. J'ai 1 copain
à qui s'est arrivé au mouillage en Guadeloupe et il s'en est tiré avec 1 sacrée frousse. Il a vu 1 boule de feu dans son bateau et tous les instruments électroniques ont cramé. Si cela m'arrivait, cela aurait des conséquences dramatiques pour moi, comment pourrais je arriver au Rio Dulce sans GPS ni cartographie? Sans penser aux possibles risques d'incendie......

Bon, la situation est restée très tendue pendant 3 heures au cours desquelles je me suis fait beaucoup de soucis. J'ai coupé pratiquement tous les instruments pour essayer de les préserver ainsi que le moteur dès qu'il y avait 1 souffle d'air. Heureusement, çe n'était pas mon heure..... Mais cela reste la pire nuit que j'ai jamais passée en mer!

Le 9 vers 10h, le bateau file à 6 noeuds, mais la mer est formée et le bateau tape dans les creux, les impacts sont assourdissants et m'atteignent dans ma chair, je souffre pour mon bateau, mais je n'ai pas trop le choix, il faut continuer en espérant que les conditions vont se calmer....
Le soir, le soleil me gratifie d'1 fabuleux spectacle, il semble émettre des reflets d'argent qui se reflètent sur les nuages alentour, discrètement voilé par un filtre de couleur, sublime!
Le courant me porte, la nuit s'annonce douce, ma dernière nuit de navigation.....

Le lendemain à midi, après avoir croisé plusieurs cargos, j'atteins Livingston et je jette l'ancre
devant la bouée d'entrée du Rio Dulce. Là, j'attends l'arrivée de la lancha ( grosse barque) de Raul qui doit me remorquer pour passer le seuil d'entrée d'1,50 mètres demain matin. Dans la nuit, un fort grain me tombe dessus et me fait dériver d'1 mile vers le large, çe dont je ne m'apercevrais qu'au réveil, le lendemain matin. J'ai eu de la chance de dériver dans ce sens, je m'en tire sans aucun dommage.
Vers 9h, la Lancha arrive, me prend en remorque et nous voilà en route vers ce fameux seuil qui
m'angoisse quand même un peu çar je crains que mes 2 quilles et mon safran, longs d'1,80 ne râclent le fond, malgré le fort coefficient de marée. Ce qui peut engendrer quelques soucis....
Nous fonçons vers le seuil à plus de 6 noeuds et dès que le fond remonte brusquement, la vitesse tombe à 3, puis 2, puis 1,5 noeuds... Le bateau se dandine un peu sur ses 2 quilles, je mets un peu de moteur pour l'aider à progresser et éviter qu'il s'immobilise, tout en priant que mon safran ne souffre pas de çe contact violent avec le sable. Le passage dure un demi mile et je ne suis soulagé que lorsque la vitesse augmente à nouveau. Décidément, je souffre souvent pas mal pour mon cher bateau! Nous arrivons devant Livingston où je peux mouiller tranquillement dans un fond de 4 mètres. Peu après, les autorités arrivent pour effectuer les formalités d'entrée. Une fois celles ci accomplies, vers 11h, je suis libre et descend visiter la charmante ville de Linvingston. J'y reste toute la journée, déjeune dans un petit boui boui, rencontre un marin qui me fait visiter la jolie plage à l'est de la ville, avant de retourner à bord.

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Le lendemain, vers 13 h, j'entame la remontée du Rio Dulce et traverse de superbes paysages.

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Vers 13 h, je m'arrête pour dormir dans le " golfete", une espèce de grand lac tout en longueur. Des Indiens circulent près des berges en pirogues, certaines étant pilotées par des enfants.

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C'est un petit paradis cet endroit et si je n'avais pas à m'occuper de mon billet d'avion pour rentrer, j'y aurai passé quelques jours de plus. Je profite de la quiétude des lieux pour prendre une très agréable baignade dans l'eau douce et chaude. Le lendemain, je poursuis ma remontée du Rio Dulce et j'arrive enfin à la marina Tortugal où j'ai la bonne surprise de voir mon copain basque, J Jacques prêt à me prendre les amarres, à côté du bateau de J Pascal et Fanfan, je suis décidément en terrain connu. D'autant que nous sommes dans la province "Izabal", un nom à la consonance basque on dirait bien.......c'est d'ailleurs aussi le nom du grand lac ou le Rio Dulce prends sa source.
La boucle est bouclée, Aotearoa est amarré à la marina Tortugal jusqu'à début septembre, et il va affronter les 1 ers mois de la saison cyclonique en toute sécurité.

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Je passe une dizaine de jours dans la marina avec mon copain Jean Jacques, nous faisons quelques courses dans la ville de " Rio Dulce" et en profitons pour aller goûter quelques spécialités locales, très proches de la cuisine mexicaine.

La veille du départ, je prends le bus pour Guatemala city vers midi et il nous faudra 8 h pour gagner la capitale, malgré la conduite hyper sportive, voire un peu inconsciente du chauffeur
Qui dans chaque descente se colle sur la voie de gauche et double un nombre impressionnant
De voitures, un peu flippant, même si je suis plutôt adepte de la conduite dynamique....
La pluie nous accompagne à la fin du parcours mais ne fait aucunement baiser la moyenne!
Je mets pied à terre avec soulagement et gagne ma "casa particular" ou je prends un peu de repos avant mon long vol du lendemain qui va me faire transiter à Miami puis Madrid avant de me poser à Fontarrabie, l'aéroport de Saint Sébastien.

Je serai de retour au Rio Dulce le 1 er septembre avec mon équipier Hervé et nous mettrons le cap sur Cathagène en Colombie.

Rendez vous cet automne pour la suite de nos aventures.

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Aotearoa, en route vers les mers du sud
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Présentation du voilier
La cuisine à bord, facile!
 
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